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Cercle vicieux

Viens ! J'ai peur elle va rire de moi Je tremble Je respire mal Je suis paralysé ... Raté ! Je le savais je suis trop nul Embrasse-moi! je suis trop nul elle va rire de moi Je tremble Je respire mal Je suis paralysé ... Raté ! Je le savais Donne-moi la main! Je le savais je suis trop nul elle va rire de moi Je tremble Je respire mal Je suis paralysé ... Raté ! Aime-moi! ... Raté ! Je le savais je suis trop nul elle va rire de moi Je tremble Je respire mal Je suis paralysé Alors sois libre! Je suis paralysé ... Raté ! Je le savais je suis trop nul elle va rire de moi Je tremble Je respire mal Sois vivant ! Je respire mal Je suis paralysé ... Raté ! Je le savais je suis trop nul elle va rire de moi Je tremble

Missa est

Tout a déjà Été dit. Oui Mais tout est à dire Et redire toujours Du "je t'aime" éternel Au "j'ai peur de la mort" Du "je pars" au "partons!" Du "pardon!" Au "trop tard" Tout est dit Les poètes  Ont tout mis Dans leurs mots Les sombres nuances Ont leurs vers Les doutes, les affres Les revers Les amours, les tourments Les colères Les regrets, les adieux Les misères Mais puisque tout déjà Est écrit Qui me pousse à vouloir Dire aussi? C'est que moi Devant toi Je suis neuf Chaque fois.

Choeur

Nous étions dix nous étions dix jeunes et beaux pleins d'appétit des rêves fous plein le cerveau Un jour au bord de la mer que nous cherchions aventure vint à passer une mouette   lourde et lente et plumes dures Elle pose sur le sable frais encor d'écume et d'eau un petit colis de toile vieux sale presque en morceaux ouvrons-le! criait chacun L'un de nous court vers l'objet et le prend et nous le tend   laisse-le! cria quelqu'un ce cadeau empoisonné est dangereux ! je le sens! Nous étions dix nous voici neuf jeunes oiseaux   sortant de l'oeuf des rêves fous plein le cerveau ! On met l'objet sur une pierre et chacun veut le toucher ce cadeau venu des airs témoin surgi du passé On tire sur la ficelle   pour défaire un noeud coulant et la toile s'ouvre telle une fleur en son printemps C'est un parchemin d'Egypte C'est une lettre d'amour C'est le t...

Ancrage

L'ancre du bateau doit certainement préférer quand il est au port. Qui parle? L'ancre? Le port? Le bateau? Qu'est une ancre? Une accroche qui permet au navire de se stabiliser en dehors des ports, en dehors des endroits prévus et prééquipés. Seules les ancres qui ne sont que des poids lovés dans la poupe du bateau et ne remplissent pas leur mission d'ancre préfèrent les amarres courtes et sans risque que le docker servile met à disposition de l'équipage. Qu'est un port? Une porte, une entrée ou une sortie, ou les deux, une étape. On aborde un port. On quitte un port. On fait escale dans un port. On n'y stagne pas. On n'y reste pas. On n'y moisit pas. A moins d'être aubergiste ou putain, schipchandler ou poissonnier. Qu'est un bateau? Un volume, une surface, un moment qui se déplace sur un fluide. Sur un fluide qui se déplace. Un bateau qui reste au bord porte un autre nom. Barge ou ponton. Un bateau ne vit que pour tenter l'aventu...

Incarnation

Ange tu étais mienne  femme tu m'échappes  Tes mots que tes ailes mènent  jusqu'à l'éther de mon non-corps  me font une caresse d'or...  Mais ta peau que les ans colorent  reste entre les doigts encore  d'un qui n'est ni ange ni moi J'étais maître de ta voix douce et grave ou claire et nette promesse de clarinette... Mais tes murmures de fêtes intimes, tes cris de bête s'étouffent contre son cou. Ta minute était à nous tes secondes étincellent ton temps rare se morcelle Mais tes heures et tes jours tes allers et tes détours... Chanceux qui a ta fortune ! Tu perds, belle, une à une, tes plumes blanches si rêve ton auréole surtout Et la terre qui à moi t'enlève me prête un cadran de lune pour t'admirer femme en tout.